L’avenir du Gouvernement
Une démission du gouvernement est pressentie aux alentours du 17 juillet. En effet, pour pouvoir prendre part à l’élection de la présidence de l’Assemblée nationale qui se tient le 18 juillet, et celles pour les postes de vice-présidents, questeurs et présidents de commissions des 19 et 20 juillet, les ministres fraîchement élus doivent être “démissionnaires”. Ce qui n’est pas le cas à ce jour, Emmanuel Macron n’ayant pas encore accepté la démission de Gabriel Attal.
La constitution d’un nouveau gouvernement n’interviendrait alors probablement pas avant les Jeux Olympiques, le gouvernement devant continuer à “traiter les affaires courantes” même en étant démissionnaire.
Ce petit répit devrait laisser à Emmanuel Macron le temps suffisant pour choisir la deuxième tête de proue de l’exécutif au milieu de l’imbroglio créé par l’absence de majorité claire à l’Assemblée.
À la recherche d’alliés
A l’Assemblée justement, les alliances se dessinent et les groupes politiques se forment petit à petit.
Le Rassemblement National a déjà réélu Marine Le Pen à la tête de son groupe. Il en va de même pour le nouveau groupe d’Eric Ciotti baptisé “À droite”.
Une scission au sein de la droite semble se dessiner. Un premier groupe déjà constitué a nommé à sa tête Laurent Wauquiez et a pris pour nom “La Droite Républicaine”. Le député de la première circonscription du Lot, Aurélien Pradié, serait quant à lui parti avec 7 autres députés pour former son propre groupe. Pour autant, le minimum pour former un groupe à l’Assemblée nationale est de 15 membres, les tractations vont donc bon train…
Le groupe LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) sera composé comme lors de la précédente législature de régionalistes, d’ultramarins et de centristes. Son président, Bertrand Pancher n’ayant pas été réélu, le nom du futur/e président/e est attendu prochainement.
Le groupe Renaissance n’échappera sans doute pas non plus à une recomposition. Sacha Houlié, président de la Commission des Lois sous la précédente législature, a claqué la porte du parti et cherche à rallier d’autres députés à sa cause. Elisabeth Borne n’a pas encore annoncé son rattachement au groupe Renaissance, cette dernière aurait même échangé avec François Bayrou pour envisager son arrivée au MoDem avec une vingtaine d’autres députés.
Des discussions internes entre les ténors du parti présidentiel tentent de déterminer qui sera candidat à la présidence du groupe politique de l’Assemblée, Darmanin et Attal sont en rivalité. L’élection aura lieu samedi 13 juillet.
Malgré la constitution du bloc politique du Nouveau Front Populaire lors des élections législatives, chaque parti de l’alliance conserve le groupe dans lequel il siégeait déjà lors de la précédente législature. Ainsi, dans ces groupes déjà constitués, les élections des présidents ont d’ores et déjà eu lieu : Boris Vallaud siège à nouveau à la tête du groupe PS et Mathilde Panot à celle du groupe LFI.
Les députés LFI dissidents, quant à eux, discutent avec le groupe GDR à l’Assemblée (groupe composé d’élus communistes et ultramarins).
Le casse-tête des postes clefs
Avec un nombre de groupes aussi important, les élections aux postes hautement stratégiques de l’Assemblée (présidents, vice-présidents, présidents de commission), relèvent du casse-tête.
Pour le perchoir, un nom circule dans les couloirs, celui de Valérie Létard, ancienne sénatrice, vice-présidente du Sénat et secrétaire d’Etat sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Cyrille Chatelain et François Hollande sont également cités.
Yaël Braun-Pivet a quant à elle, exprimé son souhait d’être reconduite à ce poste.
Et les affaires publiques dans tout cela ?
Les séances en Conférence des Présidents promettent d’être houleuses ! Avec plus de 10 groupes, les discussions devraient être animées pour tomber d’accord sur l’agenda d’examen des textes.
La multiplication des groupes implique également une multiplication des niches parlementaires.
Avec cette nouvelle donne parlementaire, tous les projets de loi seront soumis à des négociations intenses entre groupes politiques. L’absence de majorité rebat les cartes et les textes seront longuement discutés et il sera possible de les amender.
Il sera impératif de se montrer réactif.