Jeudi 8 février, Amélie Lebreton, experte en stratégie de communication et co-fondatrice de l’agence de communication de crise Coriolink, était l’invitée de l’émission BFM Story. Le débat du jour portait sur l’interview de Nicolas Hulot qui rejette les accusations de harcèlement sexuel qui le vise.
Interrogée par Olivier Truchot, Amélie Lebreton, co-fondatrice de Coriolink, explique que la stratégie de communication du Ministre de la Transition écologique et solidaire est dans l’anticipation de la sortie.
« En communication de crise, vous avez deux choix : vous avec le choix d’être attentiste, et de voir ce qu’il va se passer et l’impact de l’information; et vous avez le choix de ce qu’on appelle la gestion de l’alerte ou de cette anticipation avec un risque de provoquer une sur-crise. (…) Là, Nicolas Hulot est dans une anticipation plutôt intéressante parce qu’il aplanit les choses, en tout cas c’est ce qu’il souhaite, et ça marche plutôt bien sur son timing. »
Par la suite, elle revient sur la communication non-verbale du Ministre :
« Nicolas Hulot d’habitude c’est un expert : il arrive et a été assez dans la retenue même pour Notre-Dame-des-Landes. Et là ce matin, vous avez quelqu’un qui était très crispé, assez touché, avec des gestes saccadés et a même eu un mouvement de recul à un moment donné. (…) Il a choisi de répondre à Jean-Jacques Bourdin, parce qu’il sait que Jean-Jacques Bourdin va au fond des choses, il a des questions assez brutes et cette proximité de micro met de la proximité vis-à-vis des spectateurs. Quand vous avez quelqu’un qui d’habitude est dans une certaine distance, et qui là se lâche au niveau de ses émotions, du coup, le spectateur se dit « ah j’ai quelqu’un qui a changé donc j’ai quelqu’un qui est en crédibilité, et qui en humilité, et donc il me dit certainement la vérité ». »
Après plusieurs échanges, l’experte en stratégie de communication de crise conclut en rappelant l’importance de la relation entre personnalités politiques et téléspectateurs :
« Quelque chose qu’il faut avoir en tête, les téléspectateurs qui nous regardent sont de mieux en mieux rodés grâce à ce que fait la presse pour avoir un avis sur un homme politique. On l’a bien vu pendant la campagne les débats ont énormément eu de succès et les gens étaient très attachés aux personnalités politiques et à ce qu’ils pouvaient communiquer. Là on est exactement là-dessus. Lui, en allant vers le devant des téléspectateurs, il a mis en scène une relation avec eux. »