Lisa Omara, consultante pour l’agence de communication d’influence Coriolink, analyse et décrypte en partenariat avec La Ruche Media l’évolution de l’importance de la coupe de cheveux pour les personnalités publiques.
Suite à la publication par Michael Wolff de Fire and Fury qui livre de nombreuses anecdotes sur la chevelure de Donald Trump, Lisa Omara, spécialiste en communication d’influence fait un point sur l’importance du look en politique. Plus particulièrement sur le rôle de la coupe de cheveux et du maquillage.
En France en communication, la forme a autant d’importance que le fond.
Lisa Omara met en avant l’importance du paraître en politique. En effet, il est désormais reconnu que les personnalités médiatiques dépensent des sommes astronomiques pour leurs frais de maquillage et de coiffure.
Nicolas Sarkozy dépensait 8000€ par mois pour sa maquilleuse et François Hollande payait son coiffeur 10000€ par mois. Ces frais explosent encore plus en période électorale. Ségolène Royal avait par exemple dépensé 51000€ pendant la campagne présidentielle de 2007.
C’est assez contradictoire car aujourd’hui de grosses sommes sont dépensées pour le maquillage et la coiffure, mais aucun homme politique n’a de coiffure exubérante ou de look qui sort du lot.
« Aujourd’hui le maquillage sert à avoir une image lisse et crédible » nous explique également l’experte en relations publiques. L’exemple de Laurent Wauquiez qui a avoué récemment se teindre les cheveux en gris pour paraître plus mature en est la preuve.
Dans l’Histoire le look a toujours eu une place prépondérante.
Que ce soit avec Louis XIV ou Marie-Antoinette leurs look extravagant était lié à leur condition royale. Avec l’avènement de la République les politiques ont eu tendance à vouloir se distancier de la noblesse en restant sobres nous explique Lisa Omara. Le Général de Gaulle par exemple était fier de ne pas se maquiller et de se coiffer seul.
Dans les années 80 avec l’arrivée des techniques de marketing politique en France pensées par Jacques Pilhan et Jacques Séguéla on a un véritable retour au soi.
La communicante analyse la tendance actuelle de l’importance de l’image, le selfie en étant l’illustration parfaite. Le gouvernement actuel est d’ailleurs plutôt « glamour » et c’est peut-être ce qui justifie les dépenses aussi importantes en cosmétiques.
Lisa Omara analyse les différences profondes en communication d’image entre la France et l’étranger
Contrairement à la France, à l’étranger c’est la différence qui fait la force.
Les politiques étrangers doivent souvent faire preuve d’excentrisme pour être reconnu. Lisa Omara prend l’exemple de Donald Trump dont la coupe de cheveux est sa marque de fabrique. Son look lui permet de ses différencier des autres politiques américains et fait partie de sa personnalité. L’experte en communication d’influence nous livre également l’exemple du dirigeant nord-coréen qui lui aussi possède une coupe de cheveux particulière qu’il a imposé à tous les jeunes de son pays.
Ces deux personnalités possèdent une coupe de cheveux « signature ». Ils ont ainsi adopté les mêmes codes que de nombreuses stars comme Ellen Degeneres ou Oprah Winfrey.
D’un pays à l’autre, l’image est maitrisé, que ce soit une image lisse en France, ou d’excentricité à l’étranger, toute la communication d’image est contrôlée.
Mais cette situation est paradoxale nous explique la communicante, pour qui le mouvement actuel est au retour au naturel. Sarah Forestier par exemple a récemment poussé un « coup de gueule » contre le maquillage.
En France, en politique ce n’est pas près d’arriver.
Lisa Omara cite Marlène Schiappa qui indique qu’elle attache désormais ses cheveux pour être « plus écouté ».
Est-ce qu’un jour le fond sera plus important que la forme en communication politique. Ou est-ce que nous sommes condamné à avoir un personnel politique toujours magnifié ?
Lisa Omara conclue par cette question à laquelle personne ne semble encore en mesure de répondre.
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