Communication politique – Alain Juppé tente d’assouplir son image en jouant avec les jeunes au «beer-pong». Pour Pierre Alibert, associé de l’agence de communication et relations presse CorioLink, deux conceptions de la relation aux électeurs s’affrontent : le bar populaire versus le Fouquet’s des élites qui colle encore à la peau de Nicolas Sarkozy.
Retrouvez son analyse de la communication politique dans le Figaro
Extrait :
«Smoothie sounds okay, but a beer sounds better», voici ce que répondit Barack Obama à une femme venue lui offrir un jus de fruit dans l’Iowa. En fait, ce message était adressé tout droit à son rival de l’époque, Mitt Romney, certes mormon mais connu pour ne pas boire d’alcool par excès de puritanisme. L’objectif est clair: instaurer une image de sympathie / de proximité avec les électeurs de la «working class» et renforcer l’altérité du Républicain pour les gens ordinaires.
Le parallèle français est ici aisé. Qui est le principal adversaire de d’Alain Juppé dans la course à la primaire de la droite et qui n’aime pas l’alcool? Nicolas Sarkozy. La bière permet, sans le dire, au Bordelais de ressasser l’image bling bling qui lui colle à la peau. Deux conceptions de la relation aux électeurs s’affrontent: le bar populaire versus le Fouquet’s des élites ; la convivialité et l’accessibilité versus le «casse toi pauv’con».