Lundi 9 avril, Jacky Isabello, expert en communication politique et co-fondateur de l’agence Coriolink, était l’invité de l’émission « Les Informés » sur France Info.
L’expert en communication intervenait aux côtés d’Aude Rossigneux, journaliste ; Charlotte d’Ornellas, journaliste à Valeurs Actuelles ; et Stéphane Vernay, directeur de la rédaction parisienne du quotidien Ouest France. Les débats portaient sur la grève à la SNCF et sur l’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
Jacky Isabello, co-fondateur de Coriolink, interrogé au sujet de l’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, estime :
« Il ne faut pas que la violence vienne polluer l’ensemble du débat. Le problème c’est qu’en ce moment, vous avez tout un tas de pôles de contestation qui viennent on ne sait où et qui polluent complètement la démarche [de projets alternatifs] et qui ne font pas voir les messages, souvent qui sont des messages intéressant… Il faut que les messages de préservations des terres agricoles passent et non pas la baston généralisée et qu’on voit tout le temps les bataillons de gendarmes mobiles ou CRS se déployer. C’est important que le projet prenne le pas sur la contestation violente »
Le débat a ensuite évolué sur la grève des agents et cheminots de la SNCF. Notre expert en stratégie de communication politique revient tout d’abord sur les chiffres des sondages de l’IFOP :
« D’une manière générale, les gens sont de plus en plus agacés et sont de plus en plus demandeurs d’une réforme qui aboutirait. »
Et de poursuivre au sujet du dirigeant de la SNCF Guillaume Pepy:
« L’actionnaire donne des consignes et le patron applique les consignes même si la gestion est une gestion qui s’avère calamiteuse. En termes de posture de communication, Guillaume Pepy doit avoir une posture d’expert, ce qu’on appelle l’éthos qui ne peut pas être dans le pathos, il ne peut pas être dans la logique. Il doit donner de l’information, faire en sorte que ses collaborateurs expliquent combien de personnes vont être mobilisées, quelles sont les possibilités pour les gens de reprendre le train demain. Il faut être assez mesuré. »
Ces débats se sont achevés sur le parti pris du Président de la République concernant ses deux prochaines interviews. Jacky Isabello commente ainsi l’apparition d’Emmanuel Macron sur TF1 :
« La séquence entière est plutôt judicieuse. […] On dit que c’est le Président des riches, on dit que c’est un Président qui ne connait pas les territoires qui n’a jamais été élu. On dit qu’Emanuel Macron, toutes ses réformes impopulaires dans les territoires, il ne les a pas pensés. Il ne comprendrait pas les retraités. […]. Et donc il n’y va pas pour mener une espèce de bataille […] ; il va le faire pour décliner un programme, et surtout il va expliquer qu’au-delà de la SNCF, au-delà de Notre-Dame-des-Landes, il a une complétude pour faire du Ségolène Royale dans un programme qu’il a présenté il y a 1 an. »
Jacky Isabello poursuit son analyse sur le choix d’Emmanuel Macron pour son passage dimanche :
« La 2e séquence est plutôt risquée. Oui ça va être télé macron. Cette 2e séquence c’est un combat, il va y avoir une complémentarité. Pourquoi il le fait ? Ce n’est pas le nombre qui est important, c’est l’appropriation : est-ce qu’EM peut s’approprié l’autorité de la parole donnée. »
Il conclut en disant que :
« Cette double séquence est plutôt bien pensée quand on regarde la complémentarité des interviewers, et surtout la complémentarité des messages qu’il va distillé et enfin la complémentarité des postures. »
Vous pouvez également retrouver l’audio de cette émission sur le site de France Info