Vendredi 20 avril, Amélie Lebreton, experte en communication politique et co-fondatrice de l’agence Coriolink, était l’invitée d’Isabelle Moreau sur CNEWS au côté de Matthieu Aron, grand reporter et conseillé éditorial de l’Obs. Les débats ont porté sur la cérémonie d’hommage à Xavier JUGELE présidée par Emmanuel Macron, et de l’évacuation de la Faculté de Tolbiac.
Amelie Lebreton, experte en stratégie de communication politique, s’est d’abord exprimée au sujet de la cérémonie d’hommage à Xavier JUGELE et de l’importance de ces commémorations :
« C’est important pour avoir un rassemblement de la nation autour de nos héros. Et puis là il y a aussi une dimension assez politique parce que c’est la mairie qui a souhaité – avec l’unanimité du conseil de Paris – remettre la médaille commémorative de la ville et faire cette plaque commémorative. »
L’experte en communication d’influence a ensuite été interrogée sur l’importance pour Emmanuel Macron d’être présent dans ces moment-là :
« Il commence à entrer vraiment dans la communication et aussi dans l’aspect des tensions internationales et des actes terroristes. […] Cette commémoration le met encore avec ce costume de chef d’Etat qui doit affronter les actes terroristes, défendre la nation et être porte-parole, le portevoix de ces héros en les mettant un peu à l’honneur. »
Amélie Lebreton, au sujet de la nécessité pour Emmanuel Macron d’incarner son quinquennat par le biais de cette cérémonie, estime que :
« C’est devenu presque malheureusement incontournable pour un chef d’Etat de devoir endosser correctement ce costume. Là il le fait progressivement, il le fait plutôt bien. Les commémorations qu’il a pu déjà faire ont montré aux Invalides ce sérieux qu’il avait, cette envie de montrer justement à la nation qu’elle doit reconnaître ses héros. […] Là on reconnaît les héros qui protègent la nation, et pour lui c’est aussi un moment où par rapport à sa stature internationale il s’impose, par rapport à sa stature européenne il s’impose, et vis-à-vis aussi du peuple français. »
Selon notre experte, il s’agit de moments assez particuliers où toutes les générations peuvent se reconnaître. Donc ce n’est pas inutile pour Emmanuel Macron. Et d’ajouter :
« Certains syndicats des forces de l’ordre disent que c’est un geste symbolique fort cette commémoration. Parce que les forces de l’ordre ont pu, à certains moments de l’histoire, se sentir en distance par rapport au peuple français, par rapport aux citoyens. On voit Tolbiac, où on a des CRS face aux étudiants. Finalement cette occasion c’est les seuls moments où la nation reconnaît l’héroïsme des forces de l’ordre et où il y a cette symbiose autour d’eu. »
Amélie Lebreton analyse ensuite la stratégie de communication du Président de la République lors de cette cérémonie qui était sobre, presque discrète :
« Il ne faudrait pas que son attitude puisse avoir un effet contreproductif […] en voulant tirer la couverture à soi. Il y a eu une commémoration qui était digne et forte il y a un an ; là on se remémore la mémoire de Xavier JUGELE. C’est lui qui doit être mis en avant. »
Une attention a été portée sur la présence de Brigitte Macron lors de cette cérémonie :
« Elle a une certaine aura dans le peuple français, elle est assez présente à ses côtés. Donc ce n’est pas incohérent par rapport à ce qu’il fait d’habitude. »
Le débat a ensuite porté sur l’évacuation de la Faculté de Tolbiac. Notre experte explique que :
« Ces images sont très intéressantes dans la séquence. Quand vous avez comme un mouvement étudiant, vous avez plusieurs séquences. Vous avez d’abord les raisons de la grève. Ensuite vous avez le suivi des assemblées générales et de ce que devient cette grève : est-ce qu’elle se poursuit ou non. Et puis vous avez un moment donné – parce que forcément la mécanique médiatique a besoin d’être alimenté – à la parole aux antis. On est dans cette séquence-là. De plus en plus d’articles ou de reportages donnent aussi la parole à ceux qui ne veulent pas bloquer la faculté. Et puis vous avez en complément, ces images assez négatives pour les bloqueurs qui donnent dans l’opinion publique une image désastreuse de leur mobilisation. »
Le débat s’achève sur un équilibre à trouver pour Emmanuel Macron dans ces différents bras de fer (SNCF, ZAD) :
« Quand il est sorti du conseil des ministres, il a essayé d’avoir des mots pour apaiser les choses en disant. On va être dans un moment charnière par rapport à ce qui va se passer parce qu’une image vaut milles mots. Donc vis-à-vis des téléspectateurs qui nous regardent, des facultés qui sont dans cet état là ça choque beaucoup, ça choque les étudiants qui ne peuvent plus aller en cours et effectivement l’arrivé des CRS va aussi choquer les téléspectateurs. »
Vous pouvez également retrouver la vidéo de cette émission sur CNEWS.