Jacky Isabello, expert en communication politique chez Coriolink, et Alexandre Malafaye, Président du Think Tank Synopia, ont publié une tribune dans Le Figaro suite au passage du chef de l’Etat dimanche soir à la télévision.
La semaine dernière, Emmanuel Macron a accordé deux interviews en l’espace de trois jours. Cependant, avec son choix des journalistes et de la mise en scène, le Président de la République s’est focalisé sur la forme. Peut-être au détriment du fond de son discours. Un choix qui n’aura n’a pas fait l’unanimité du côté des Français et des politiques.
«Un exercice d’autosatisfaction du président, dans un cadre poussif et brouillon. Aucune annonce, beaucoup d’enfumage. Les Français ne sont pas dupes : le macronisme est un illusionnisme», a de son côté expliqué la secrétaire générale adjointe de LR, Virginie Duby-Muller. Sans parler des innombrables raccourcis, des confusions, des raisonnements simplistes et des «questions orientées ; posée de manière biaisée» de M. Plenel.
Pour les deux spécialistes, l’entretien – qualifié de violent et de futile – n’a pas été suffisamment représentatif de la nation. Il devra être réitéré.
Ce « show politico-télévisuel » du dimanche 15 avril a réuni près de 4 millions de Français. Mené par des journalistes endossant le rôle d’opposants et non plus d’interviewers, il s’adressait davantage aux médias qu’ aux citoyens. Les deux fondateurs du collectif « Trois débats sinon rien » ont qualifié cette interview d’ « opération de ringardisation, de dynamitage de « l’ancien monde». Le Président de la République a souhaité ainsi mettre en relief sa stratégie de communication qui se veut plus ouverte que ces prédécesseurs.
Le collectif « Trois débats sinon rien » a été crée en décembre 2016. Il souhaite l’organisation de trois débats entre les candidats qualifiés pour le premier tour de la présidentielle. Et il propose aujourd’hui une nouvelle forme de débat. Selon Jacky Isabello et Alexandre Malafray, un débat radio-télévisé doit être organisé entre le chef de l’Etat et les représentant des opposants parlementaires :
Lorsqu’une réforme majeure se profile (une réforme des institutions par exemple…), qu’un sujet passionne l’opinion (comme l’immigration ou la fin de vie), qu’une échéance électorale approche (les élections européennes en 2019) ou que le pays s’engage dans une forme d’action militaire d’envergure (comme en Syrie) […].
Les experts en communication politique poursuivent leurs explications sur l’intérêt de ce débat d’un nouveau genre :
« Face au président, ces personnalités apporteraient leur expérience de la question, leur éclairage, leur contradiction et leur recul. Le débat n’en serait que plus fécond. Et c’est précisément ce que les Français attendent. »
Alors d’après le célèbre adage « Jamais deux sans trois », Emmanuel Macron relèvera-t-il ce défis ?
Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’article sur le site du Figaro.