Le 22 juin 2018, à la demande du CMIT (Club des directeurs Marketing et Communication de l’IT), Jacky Isabello, co-fondateur de l’agence CorioLink est intervenu en tant qu’expert en relations publiques et communication dans le cadre d’une conférence intitulée « Too big to fail ».
Devant un parterre de professionnels en exercice, Jacky a échangé avec eux sur les nouvelles crises que vivent les entreprises et les organisations. Elles sont de plus en plus sur le grill des opinions publiques et des médias. Face à ce postulat, plusieurs questions se posent : les entreprises peuvent-elles s’en sortir ou sont-elles condamnées à subir ? Comment analyser les changements qui s’opèrent et la place des médias dans ce nouvel écosystème ?
Selon notre expert en relations publiques les risques balisent la vie d’une entreprise. Ils peuvent avoir de lourds impacts sur la relation d’une entreprise avec son écosystème.
Ne pouvant être exhaustif, Jacky a souhaité évoquer tout d’abord, l’extraterritorialité du droit américain à travers le Foreign Corrupt Practices Act (FCPA). Il s’agit d’une véritable arme qui permettrait à l’Oncle Sam de prendre le pouvoir sur des entreprises françaises. Depuis 1977 et l’adoption de cette loi, la justice américaine peut poursuivre toute entreprise soupçonnée de corruption dès lors que celle-ci à un lien, même mineur, avec les Etats-Unis. Ainsi, les Américains ont réussi à faire de leur système juridique une arme de guerre économique redoutable.
Ensuite, il a abordé l’importance des enjeux du phénomène économique dit des « Fake News ». Le principe de la désinformation est de diffuser un média sur Internet en tout point conforme au standard professionnel journalistique, dans la présentation et le style, en y distillant le plus souvent des informations aberrantes, délirantes ou simplement mensongères mais potentiellement crédibles.
Selon la chercheuse Francesca Musiani, pour enrayer la propagation de fausses informations, il faut s’en prendre au fonctionnement même du Web. En effet, les plates-formes ont avant tout un objectif économique : elles mettent à profit les données personnelles des utilisateurs pour ensuite générer des revenus en les exposant à des contenus publicitaires.
Depuis peu, l’arrivée massive dans nos salons des assistants vocaux (Google, Amazon…), construit un nouvel écosystème reposant sur la voix. Cela risque d’intensifier le problème des « Fake News ». En effet, ces matériels ont tendance à privilégier l’information sans proposer à l’auditoire une place visible à la source qui est à l’origine du renseignement.
Puis, Jacky Isabello a analysé le concept du « politiquement correct ». Ce dernier tend à policer excessivement ou modifier des formulations parce qu’elles pourraient heurter certaines catégories de population. La communication des entreprises est de ce fait scrutée par des groupes de pression prêts à s’indigner à la moindre occasion.
L’expert en relations publiques a enfin rappelé aux participants que certains de ces phénomènes de crises ont déjà été vécus dans d’autres circonstances. Celles-ci concernaient les situations de conflits et notamment celles gérées par les forces armées d’un pays. Ainsi, il leur a présenté les concepts théorisés par le Français David Galula, de la contre-insurrection. Ces nouvelles pratiques, lorsqu’elles furent mises en œuvre, permettaient à des organisations militaires de se mouvoir en réduisant les risques dans des environnements sensibles. Toutes proportions gardées, elles pourraient inspirer les organisations et les entreprises pour revoir leur méthode de gestion des situations sensibles et de crise.