CorioLink analyse dans Le Figaro du 6 décembre les déclarations de Marlène Schiappa sur l’ISF à l’occasion de la crise des gilets jaunes.
Pour Jacky Isabello, Marlène Schiappa commet un écart de communication perturbant dans la crise que traverse le gouvernement. En donnant son avis sur l’ISF, elle décrédibilise la parole de l’exécutif face au mouvement des gilets jaunes. (Ndlr : suite à la publication de cet article, Emmanuel Macron dans une interview télévisée diffusée le 10 décembre 2018, a réfuté toute possibilité de suppression de la réforme de l’ISF).
« La ministre dégoupille une grenade remplie de «positions personnelles». «Nous allons évaluer la transformation de l’ISF en IFI (impôt sur la fortune immobilière). Si l’évaluation montre que des capitaux ne sont pas suffisamment injectés dans l’économie française, je proposerai de rétablir l’ISF». Propos qui seront confirmés le lendemain par un très officiel communiqué de presse ».
Selon Jacky Isabello, la bonne gestion d’une crise pour une organisation passe par le soutien en interne de ses collaborateurs. Lorsque Marlène Schiappa affirme médiatiquement son opposition à l’abrogation de l’ISF elle ne fait pas valoir la parole gouvernementale.
Ensuite, notre expert estime que cette initiative personnelle provoque un quadruple séisme dans l’activité communicationnelle de l’exécutif.
« Tout d’abord, elle affirme que le gouvernement ne maîtrise plus ses prises de parole à un moment aussi important, en avouant devoir donner un avis personnel. Ensuite elle exige du chef de l’État une réaction dans l’urgence. Puis elle le force à se mettre en situation de devoir recadrer une des principales figures féminines de son gouvernement. Enfin, Mme Schiappa vient percuter violemment un totem du programme originel de la macronie, la transformation de l’ISF en IFI ».
Enfin, il insiste sur le fait qu’à l’ère des chaînes d’information en continu et des réseaux sociaux, ces sorties médiatiques déstabilisent le pouvoir en proie à une crise sans précédent.
Les audaces de la ministre laissent entrevoir un nouveau front au cœur du pouvoir gouvernemental.
« Jouer la carte de l’initiative personnelle, en pleine tempête, est, inconscient sans doute, rebelle peut-être, déstabilisateur assurément. Dangereux incontestablement car cela jette de l’huile sur le feu, les gilets jaunes ne se rassasiant jamais des concessions du gouvernement ».
Retrouvez ici l’intégralité de la tribune dans Le Figaro de Jacky Isabello