C’est LE sujet brûlant pour toutes les entreprises françaises ces derniers mois : le recrutement. De nombreuses structures, privées ou publiques, s’engagent alors dans des grandes campagnes de communication ; un temps fort à valoriser auprès de la presse nationale et locale. Mais ces campagnes, avec achat d’espace publicitaire, sont-elles la seule et la meilleure solution pour renforcer son attractivité?
Le recrutement : un levier clé de communication
Dans un contexte complexe, le monde du travail est marqué par les conséquences des crises : sanitaire, économique, énergétique. Communiquer sur ses recrutements représente une occasion concrète de valoriser sa politique de ressources humaines pour renforcer son attractivité et sa marque employeur. Tout l’enjeu est d’attirer des futurs candidats et de travailler au développement de sa notoriété auprès d’une cible plus large et/ou du grand public. Plusieurs médias valorisent également ces entreprises qui recrutent, à travers des palmarès ou classements à l’image du Figaro ou de Capital.
La création d’une campagne de communication, déclinée par des affichages et/ou des publications sur les réseaux sociaux, peut représenter un levier intéressant pour capter l’attention des journalistes, notamment de la presse sectorielle et de la presse communication.
« Je suis ce que je fais », c’est la campagne de recrutement de la Sécurité sociale, lancée et pilotée par l’Ucanss (Union des caisses nationales de la Sécurité Sociale) dès 2021.
La campagne se décline en différents visuels et vidéos portraits, afin d’attirer de nouveaux talents, de valoriser la diversité des 80 métiers qui sont exercés au sein de la Sécurité sociale et de montrer qu’intégrer cet organisme, c’est donner du sens à son travail et contribuer à une mission de service public.
Toute campagne fait néanmoins face à une forte concurrence dans la presse nationale et régionale plus généraliste. Pour émerger, elle doit également incarner et véhiculer les valeurs portées par l’entreprise pour attirer de nouveaux collaborateurs, notamment la nouvelle génération. 56 % des jeunes affirment être en recherche de sens et d’engagement dans le cadre de leur vie professionnelle, ils étaient 42 % avant la crise sanitaire, selon une étude BVA avec La Fondation Jean-Jaurès et la Macif.
Au-delà d’être une structure qui recrute, les entreprises doivent également être « à missions » et communiquer sur leurs engagements en faveur de la diversité, de l’inclusion ou à travers des politiques RSE visant à répondre aux transformations environnementales et numériques. Les organisations ont tout intérêt à valoriser leurs métiers mais également leur secteur d’activité avec les avantages, les spécificités et les défis auxquels elles sont confrontées.
À l’occasion du salon Viva Fabrica, événement pour faire découvrir l’univers industriel et les métiers qui le composent, Laure Hélard, déléguée générale du Syndicat français de l’industrie cimentière (Sfic) revient sur les besoins en recrutement et en formation pour répondre aux nouveaux enjeux et besoin du secteur.
Incarner son recrutement dans les territoires
Au-delà d’un lancement d’une campagne, il est nécessaire de donner à voir l’ampleur et l’impact concret de son recrutement pour en faire une véritable information pour la presse. Il existe plusieurs leviers pour incarner son recrutement.
Quelques exemples déployés par les équipes de CorioLink pour nos clients :
- Miser sur les chiffres locaux avec par exemple l’annonce d’un volume de recrutement, à la maille régionale ou plus locale. Il n’est pas pour autant nécessaire d’annoncer des milliers de recrutements : une centaine de postes à pourvoir sur une localité ou un département représente déjà une opportunité médiatique intéressante.
En 2022, la Sécurité sociale a renforcé sa campagne de recrutement « Je suis ce que je fais ». Région avec de forts besoins, le Grand Est a recruté près de 1400 personnes, dont près de 600 en Alsace.
- Répondre à des enjeux économiques territoriaux pour redynamiser l’emploi, en créant de nouveaux postes ou en valorisant des reconversions dans des bassins d’activités.
Kingspan Bacacier, leader mondial de la production de panneaux sandwichs pour l’isolation des bâtiments, investit dans un « Village Kingspan Bacacier ».
En 2022, ce sont 65 emplois non délocalisables qui ont été créés pour le site de Riom dans le Puy-de-Dôme. En complément, Kingspan Bacacier met en avant de nombreux outils pour accompagner la mobilité de ses collaborateurs, que ce soit au sein du groupe avec des perspectives de mobilité fonctionnelle et de prise de responsabilité, ou géographique.
- Valoriser des secteurs en tension grâce à des partenariats ou initiatives innovantes pour renforcer l’attractivité des métiers.
Afin de pourvoir aux dizaines de milliers d’emplois saisonniers disponibles en stations de montagne pour la saison d’hiver, Pôle emploi et l’Association Nationale des Maires de Montagne (ANMSM) se sont associés pour faire émerger des candidatures pour les principaux secteurs en tension : hôtellerie, restauration, transport, commerces, accueil petite enfance.
Des initiatives locales ont également permis de proposer des solutions pour répondre aux difficultés de logements des saisonniers.
L’ancrage régional et l’incarnation sont des leviers précieux pour déployer une action presse sur le recrutement qui complète efficacement toute campagne d’affichage ou digitale. Cependant, les enjeux RH ne se limitent pas à des postes à pourvoir mais englobe également la rétention de ses talents, la fidélisation de ses collaborateurs et, plus largement, le déploiement de politiques RH audacieuses. Autant d’éléments tangibles pertinents pour lancer une campagne médiatique et pour diversifier ses prises de parole. Au-delà d’une entreprise seule, c’est souvent un secteur tout entier à mettre en lumière, avec une place à prendre également par les syndicats et fédérations professionnelles.